Jeudi matin… Rien. C’est bien cela : rien de prévu pour cette journée ! Bah oui, il fallait quand même bien qu’on s’octroie une pause dans cette semaine si chargée.
Mais rien de prévu ne signifie pas pour autant qu’on n’a rien fait de notre journée ; motivés par nos émotions des jours précédents, nous désirions en effet mettre cette journée à profit pour explorer les alentours de Chiang Mai par nous-mêmes. Et rien de tel pour cela que de louer des motos chez le petit marchand du coin !
Etant donné mon inexpérience en 2 roues, j’ai opté pour une mobylette 125cc semi-automatique, alors que Fred a choisi une vraie moto, style custom, en 200 cc, pour caresser le bitume. Juju,quant à elle, a préféré chevaucher derrière son frangin qui a l’habitude des deux roues.
Nous voilà donc partis vers le nord de Chiang Mai, et plus précisément Mae Rim, où nous avons fait un premier arrêt au Tiger Kingdom, une sorte de ferme à tigres ! L’établissement élève une trentaine de tigres et permet au visiteur de rentrer dans les cages de ces gros chats pour les caresser !! Hallucinant ! Bien entendu nous avons un peu hésité puis nous sommes dits que ce devait être une expérience unique donc on a avalé notre salive, et sommes rentrés dans l’antre du tigre ! Les bébés n’étaient bien entendu pas très impressionnants mais tellement mignons, par contre les adultes faisaient vraiment peur ! Une fois la crainte de se faire dévorer tout cru passée, nous avons pu profiter pleinement des félins en posant à leurs côtés ou même en se couchant dessus ! Un moment fort en émotions ! Chaque visiteur pouvait passer une quinzaine de minutes avec Tigrou donc la visite du centre fut vite « expédiée ».
Nous avons ensuite réenfourché nos bécanes pour aller manger un bout à Mae Rim, au marché, avant de reprendre la route vers la montagne.
Au fur et à mesure que nous montions, les paysages s’ouvraient de plus en plus sur des vallées parsemées de champs. La route devenait également très sinueuse et c’était un pur plaisir que d’y rouler en moto ! L’air se refroidissait et pour un temps, on se serait cru quelque part sur les flancs d’une montagne européenne ; magique. Nous avons traversé une multitude de petits villages, tous plus paisibles les uns que les autres.
La carte routière que nous avions à notre disposition mentionnait une portion de route non goudronnée d’environ 500 m , nous avons donc redoublé de prudence lorsque nous sommes arrivés sur ce chemin en graviers. Mais ne voyant pas le bout, on s’est demandé quelle était la longueur réelle de ce mauvais chemin…
Plus nous descendions, plus le chemin était mauvais, et à la pente gravillonnée, il fallait dorénavant ajouter de profondes ornières, très dangereuses pour qui roule en 2 roues…
Finalement, ce qui était à craindre arriva, et j’ai perdu le contrôle de ma mobylette dans un tournant en descente. Etant donné le mauvais état de la route et la légèreté de ma moto, je devais maintenir fermement le guidon pour ne pas perdre le contrôle, tout en freinant délicatement. J’ai alors fait une fausse manœuvre en glissant la paume de ma main vers l’arrière, ce qui a donné des gaz, propulsant la bécane vers l’avant avec aucune possibilité de l’arrêter vu que je ne pouvais pas lâcher les poignées. J’ai donc fait une glissade de plusieurs mètres sur un revêtement sablonneux, plein de graviers, et donc très irrégulier.
Bilan : de grosses égratignures sur tout mon côté gauche (pied, genou, coude, ventre et main) mais heureusement rien de cassé et pas de plaie profonde.
Côté matériel, la moto a subi quelques dommages puisque le phare gauche a été cassé, le rétroviseur profondément griffé, le plastique avant complètement rayé et le repose pied gauche fortement endommagé…
Je saignais donc « de partout » et c’est dans ces conditions là qu’il fallait poursuivre la descente vers Mae Rim, puis la route vers Chiang Mai, soit environ 35 km . Par chance, notre route a croisé celle d’un instituteur Anglais qui emmenait sa classe en randonnée à vélo. Le monsieur avait avec lui une trousse de premiers secours qu’il a utilisée pour désinfecter mes plaies et me faire des bandages ; sympa !
Fred & Julie, voyant que mes plaies n’étaient heureusement pas trop profondes, n’ont pas jugé nécessaire de passer à l’hôpital donc nous sommes simplement passés à une pharmacie pour acheter des compresses, des bandages et du désinfectant.
Nous sommes vite fait rentrés à l’hôtel où j’ai pris une bonne douche pour me décrasser, avant de me faire délicatement soigner par Fred & Juju ; heureusement qu’ils étaient là pour me rassurer, moi qui suis si peureux quand il s’agit de ma santé.
La soirée fut donc courte puisque j’avais vraiment besoin de sommeil.
La suite au prochain épisode !