Vers 16-17h ce lundi, nous avons poursuivi notre route pour Carnarvon (à 350km environ du Nord de la péninsule). Nous avions en effet vu et profité de tous les endroits où nous voulions aller.
En route, le ciel se chargeait de plus en plus et les nuages se faisaient plus que menaçants. Il faisait jour mais malgré cela, nous apercevions déjà au loin les éclairs. Du jamais vu ! On pensait que cela était passager mais il s’est avéré que non : plus nous roulions et plus nous nous rapprochions de la zone touchée par la dépression. Mais pas le choix si nous voulions arriver à destination : il fallait rouler. Nous avons fait beaucoup d’arrêts photo en chemin tant les paysages et lumières étaient incroyables.
A gauche de la route, nous avions un soleil magnifique alors qu’à droite de celle-ci, on ne voyait qu’une zone sombre, pluvieuse, grise, ‘enfumée’…un contraste jamais vu. En outre, Carnarvon et ses alentours ont été touchés par de fortes inondations fin 2010 et nous avons pu constater les dégâts en chemin : des zones de bush entières sous eau, des portions de route affaissées, des énormes flaques au milieu de la nationale…les éclairs illuminaient le ciel et la route comme si ovni allait atterrir sur terre ou comme la lumière d’un stroboscope…un réel spectacle. Et ceci, toujours que d’un seul côté de la route…
A 20h nous n’étions toujours pas arrivés à Carnarvon. Nous avions au départ pensé nous arrêter dans une aire de repos le long de la route mais ce temps incertain ne nous rassurait pas. Même si la nuit était tombée, nous avons poursuivi les derniers kilomètres en étant plus qu’attentifs aux animaux qui pouvaient traverser la route, aux flaques et aux trous causés par les dernières inondations.
Vers 21h, les lumières de la ville nous ont apportés du réconfort : nous étions heureux d’être arrivés. Mais nous n’avions pas encore fini la journée puisqu’il fallait manger, se laver et trouver un endroit pour poser le van pour la nuit. Nous nous sommes arrêtés dans un fast-food pour manger un bout avant de nous rendre aux douches publiques de Carnarvon sur base des conseils de backpackers français rencontrés sur le parking de la plage. Pff, débarquer dans une ville le soir, on ne le fera plus jamais. C’était bien trop compliqué de s’y retrouver et d’y voir clair. Dans tous les cas, il était 22h et il fallait bien se laver vu la journée étouffante que nous avions eue. Nous avons donc débarqué aux douches publiques où il n’y avait bien évidemment personne. Je n’aime pas ça mais pas le choix. Nous nous sommes lavés en 4ème vitesse (à cause des moustiques qui pullulent vu la quantité d’eau qu’il y a pour le moment à Carnarvon) et nous sommes dirigés sur le parking du supermarché qui était éclairé pour ranger le bazar dans la voiture et faire notre lit. A nouveau je n’aimais pas ça. Je sais que je ne dois pas être peureuse comme ça mais se retrouver seuls à 22H30 sur un parking de supermarché pour faire le lit dans une ville qu’on ne connait pas ne me rassurait pas…et je l’ai encore moins été quand j’ai vu des jeunes aborigènes marcher dans notre direction…et encore moins quand deux d’entre eux se sont dirigés vers nous. Je voulais mettre les voiles illico presto mais Jeannot remplissait à son aise les bouteilles d’eau et se la jouait cool. C’est cela oui. Ils étaient un peu éméchés (comme d’habitude en fait) mais après quelques mots, sont partis. Ouf ! J’ai dit à Jeannot de se dépêcher étant donné qu’on devait encore trouver un endroit pour pioncer.
Nous avons tourné sans trop savoir où aller pour finalement nous retrouver au port. Il y a souvent des parkings et pas de panneaux interdisant le camping. Nous avons donc garé le van, fatigués de la journée. Pour faire discrets, je veux chaque fois baisser le pop-top mais comme il faisait très chaud, on a décidé de le laisser. Moi, bien évidemment, je ne suis jamais rassurée quand on dort à l’arrache comme ça mais je sais que je ne suis pas une référence puisque je suis super peureuse. Soit. Alors que Jeannot était sur Skype avec son copain Ben, je me suis empressée de regarder par la fenêtre quand j’ai entendu quelqu’un marcher sur les graviers du parking. Je déteste ça. J’ai d’abord pensé que c’était un gardien mais j’ai directement vu que ce n’était pas le cas à sa façon de marcher un peu branlante. Haha et devinez quoi ? Il se dirigeait vers nous. Beurk beurk beurk. Ceux qui me connaissent savent que les gens bourrés me font vraiment peur. Quand je les connais, je sais que je n’ai pas de soucis à me faire mais quand je ne les connais pas, c’est une autre histoire. A nouveau, je voulais démarrer en trombe mais le gars était déjà à notre fenêtre pour nous demander une bière. « Pas de bol mon gars, on n’a pas de bière à te proposer ! ». Il voulait alors de l’eau…sauf que moi je ne voulais pas ouvrir la porte pour lui donner de l’eau. Ben oui, on ne sait jamais ce qu’il va faire le gaillard. Mais pas trop le choix puisqu’il insistait et restait à notre fenêtre. J’ai donc vite ouvert la porte pour lui donner ce qu’il voulait et l’ai refermée aussitôt. Il est parti et nous avons mis les voiles dans un endroit plus sûr. A minuit, nous avons tourné dans la ville pour finalement nous garer dans une rue où se trouvent des habitations et leurs voitures. Nous nous sommes mélangés à elles et avons abaissé le pop-top. On s’est sentis en sécurité et avons trouvé le sommeil. Conclusion : nous n’arriverons plus dans une ville le soir et tâcherons de nous mettre aux endroits où il y a plus de monde. Pas d’inquiétude à se faire, un truc pareil ne nous est jamais arrivé alors qu’on ne dort plus dans les campings depuis plusieurs semaines.
Carnarvon est en fait une ville où il y a beaucoup d’aborigènes. Bon, nous n’avons rien contre eux mais disons que certains sont comme certains nord-africains de chez nous. Même s’ils ne font rien, ils ne nous inspirent pas confiance. On ne sait pas pourquoi…
Ce matin, nous avons découvert la ville. Nous nous sommes promenés sur la jetée en dessous de laquelle l’eau de la mer est devenue rouge à cause des inondations et des coulées de sable du bush. C’était impressionnant !
Demain nous reprenons la route vers le Nord et nous arrêterons à une plantation pour y acheter des produits artisanaux à base de fruits.
Je vous écris du centre commercial de Carnarvon où on prend un bain de fraicheur grâce à l’airco. Bien agréable (merci papa pour la bonne idée J).
A bientôt pour la suite de nos aventures.
Mille bisous
hé bein, ça fait vraiment peur les couleurs du ciel, moi j'aurai eu la trouille !!!
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