Salut la compagnie,
Notre nuit passée dans l’aire de repos de Billabong n’a finalement pas été si mauvaise que ça. Nous nous étions mis relativement loin de la route, ce qui nous a permis de dormir dans le plus grand silence. En outre, comme nous n’étions pas visibles, nous avons pu laisser le pop-top levé ; ce qui nous a apporté un peu de fraicheur.
Nous avons repris notre route vers Shark Bay vers 7h30 du matin. Nous voulions en effet profiter du temps, encore supportable à ce moment-là, pour parcourir les 200km qui allaient nous mener à Monkey Mia, au bout de la péninsule.
La seule route traversant l’isthme est parsemée de plusieurs arrêts magnifiques, naturels et différents que nous n’allions pas manquer de visiter sur notre chemin.
Après un bon petit déjeuner, avec les mouches et une chaleur qui devenait déjà presque insupportable à 9h du matin, nous nous sommes dirigés vers les stromatolithes d’Hamelin Pool. Ceux-ci sont connus pour être la première forme de vie sur terre. Pour faire simple et court : ce sont des petits rochers poussant côte à côte dans l’eau. L’endroit était sympa et intéressant mais on en avait vite fait le tour.
Shell beach fut notre second arrêt. Comme son nom l’indique, cette plage hypersaline n’est pas recouverte de sable mais bien de petits coquillages blancs. Très beau. L’eau de mer commence à vraiment se réchauffer et on y rentre presque comme dans un bain. Nous avons enfilé nos maillots et avons profité de ce moment de rafraichissement (avec les mouches, évidemment).
Comme la JJ-Mobile avait besoin de carburant, nous avons directement mis les voiles pour Denham, la principale ville de la péninsule. Il n’y a en fait pas grand-chose à faire à cet endroit, nous ne nous y sommes donc pas éternisés.
La chaleur était à nouveau très pesante et fatigante. En outre, il n’est pas vraiment possible de faire du camping sauvage dans Shark Bay. Moyennant un permis, il est cependant autorisé de passer la nuit dans les aires de repos. Par contre, celles-ci se trouvent trop loin (50km) de Monkey Mia, l’endroit où nous voulions être le lendemain à 7h30 pour le nourrissage des dauphins souffleurs.
Monkey Mia n’est pas une ville mais un complexe hôtelier. Quand on arrive là, on a deux possibilités : aller au parking pour se rendre à la plage ou payer le camping jouxtant celle-ci. Nous avons opté pour le camping pour pouvoir nous poser, mettre notre tente et avoir un peu plus de confort. La température avoisinait les 40 degrés, beaucoup trop chaud que pour faire quoi que ce soit d’autre que se baigner. Le seul hic : tout était chaud : l’eau de mer, des douches, des robinets, …on avait une seule envie : se mettre dans un frigo et y passer le reste de l’après-midi ! A défaut de pouvoir le faire, nous avons pris nos masques et tubas pour découvrir ce que les fonds marins avaient à nous montrer. Mais Monkey Mia n’a pas de récif à proximité de la plage, nous avons donc juste vu quelques poissons et petites raies. La visibilité était assez bonne, c’était donc bien sympa.
Monkey Mia est mondialement connu pour ses dauphins souffleurs qui viennent se nourrir tous les matins à la plage. Inutile donc de préciser que cet endroit est très touristique. Tellement que ça lui enlève certainement du charme. Dans tous les cas, nous ne voulions pas manquer cette occasion peut-être unique d’approcher des dauphins de si près. C’est donc à 7h30 que nous nous sommes dirigés vers la jetée pour voir les dauphins…qui étaient déjà là, tout comme des dizaines de touristes! J’étais déjà toute folle à l’idée de pouvoir me jeter à l’eau (comme avec les raies) pour nager avec eux mais bien évidemment, interdiction de nager dans la zone et d’approcher les dauphins tant que l’autorisation n’a pas été donnée. Ca se comprend parce que les dauphins seraient effrayés et ne viendraient plus si tout le monde allait dans l’eau. En même temps et sur le moment, on est déçus et on se dit que c’est surtout une attraction touristique et que les dauphins, apprivoisés, viennent tous les matins parce qu’ils savent qu’ils recevront à manger. Logique pour un animal sauvage.
Après une petite demi-heure d’attente, à les regarder de loin, la ranger nous a dit qu’on pouvait se diriger tous ensemble au bord de l’eau. Et les dauphins, de plus en plus nombreux (près de 10) étaient à nos pieds. Magnifique de les voir de si près ! Ils sont tellement mignons. Après un petit mot instructif au sujet des dauphins, les volontaires qui travaillent là sont arrivés avec les poissons. Pour information, les dauphins (uniquement les mamans) ne reçoivent que 10% de leur besoins journaliers. Les « éleveurs » veulent en effet continuer à inciter les dauphins à chercher leur nourriture seuls. Bonne initiative.
Pour en revenir à nos moutons, les volontaires choisissent quelques personnes dans le public pour donner un poisson aux dauphins…et malgré la petite foule, Jeannot a été l’un des heureux et chanceux élus à pouvoir le faire. Trop chou !
Une fois que les dauphins avaient été nourris, ils se sont de suite enfuis, presque instantanément ! C’était donc sûr : je n’allais donc pas pouvoir nager avec eux.
Après ce grand moment, nous avons rangé nos affaires et avons repris la route en sens inverse. Comme nous avions loupé certaines choses en route étant donné que la JJ-Mobile avait besoin d’un ravitaillement, nous les avons faites en chemin.
La route dans la péninsule est magnifique : la nature y est vierge et luxuriante. Le premier arrêt de la seconde journée nous a menés au Little Lagoon, à quelques km de Denham. Une sorte de piscine géante où l’eau est bonne et la visibilité excellente. Du fait de son « isolement », j’étais sûre qu’il n’y avait aucun requin ni méduse. Ouf ! Nous avons à nouveau mis nos masques et tubas pour explorer les fonds marins, en emmenant un peu de pain avec nous cette fois. Nous avons vu beaucoup de poissons blancs qui s’approchaient pour grignoter les morceaux de pain laissés à la surface. Trop mimi !
L’Ocean Park, une ferme d’aquaculture très peu touristique, fût notre second arrêt de la journée. Nous avons d’ailleurs eu droit à une visite « privée » avec un jeune guide aussi passionné que passionnant. Les poissons et reptiles ne se trouvent pas dans des aquariums mais dans des grands bassins. Cela a donc rendu la visite plus naturelle. Nous y avons vu des tortues, anémones, différentes espèces de poissons, des serpents de mer, crabes et finalement des requins. A chaque heure, les requins citron sont nourris…et nous avons pu participer à ce moment ! C’était incroyable parce que le guide tenait, à quelques centimètres de l’eau, un reste de poisson au bout d’une corde, obligeant les requins a sortir la tête de l’eau pour l’attraper. Nous avons donc plus que bien vu la tête de la bête.
Finalement, et avant de définitivement quitter la péninsule, nous nous sommes arrêtés à Eagle Bluff, un point de vue magnifique avec ses falaises et eaux translucides en contrebas. Ce moment nous a réservé une belle surprise puisque du haut de la falaise, nous avons pu voir nager plusieurs requins. Incroyable !