Traversée du bush

Bonjour, bonsoir,

We did it ! Après 3700 km parcourus d’est en ouest nous pouvons aujourd’hui vous annoncer fièrement que nous sommes enfin arrivés à Esperance, 1^e ville de l’ouest de notre nouvel itinéraire australien. Comme vous le savez, la traversée fut heureusement parsemée de quelques visites, donc de haltes, sauf pour la dernière partie depuis le parc national des Flinders Ranges où nous nous étions quittés.

Ces 2000km effectués en 4 jours (oui à 80km/h compteur ça n’avance pas vite…) furent assez monotones car la route, rectiligne et très plate, traverse les plaines désertiques du Nullarbor. Autrement dit, on ne croise rien ni personne sur des centaines de kilomètres à part quelques Road Trains (longs camions avec plusieurs remorques) et quelques émeus bien étonnés de nous voir ! La fameuse Eyre Highway n’est bordée que de pompes à essence pratiquant des tarifs exorbitants et d’aires de repos où nous devions passer nos nuits ; il fallait donc bien calculer le coup pour ne pas tomber à court de carburant et pour s’arrêter à une aire de repos avec un point d’eau avant la tombée de la nuit. L’eau est en effet rationnée dans le désert et même les pompes d’essence n’offrent pas la possibilité de remplir notre réservoir ! Il fallait nous voir remplir notre bidon aux citernes d’eau de pluie parsemées par ci par là sur la route nationale !

Ju et moi nous relayions tous les 200km et, malgré la distance totale parcourue, nous pouvons à présent dire que cette traversée du désert n’était pas si effrayante qu’on ait parfois pu  l’entendre… C’était d’ailleurs amusant de voir d’autres automobilistes qui, par solidarité dans la difficulté, nous faisaient un petit signe de la main quand nous nous croisions.

Malgré ce qu’on peut penser, les nuits étaient, elles, reposantes car les températures nocturnes du désert étaient agréablement fraîches. De plus, et bien qu’étant stationnés en bordure de route, nous bénéficiions d’un calme absolu vu qu’il est déconseillé de rouler la nuit !

On a donc bien dormi, sauf une fois lorsqu’une souris s’était introduite dans notre JJ-Mobile ! On a été réveillés parce qu’elle trifouillait dans les sacs en plastique à la recherche de nourriture ; Juju était affolée. Je me suis donc mis en tête de l’attraper en attendant patiemment à côté du pain où je l’avais entendue pour la dernière fois. Après quelques minutes, bingo, j’avais le petit rongeur en main ! On s’est donc rendormis, rassurés, avant d’être à nouveau réveillés par une 2^e souris s’étant planquée dans notre réserve de nourriture !

Cette fois-ci j’étais bien trop fatigué pour m’occuper de son cas et me suis dit que je la trouverais bien le lendemain… Sauf que le lendemain on ne l’a plus entendue donc soit elle s’était fait la malle, soit elle est toujours là… Je me demande toujours comment ces indésirables s’infiltrent dans notre van.

La journée de mardi fut très longue pour nous car en passant la frontière de l’Australie Méridionale, on a également reculé nos montres de 3H ! Nous avons donc profité de l’occasion pour rouler plus et sommes de ce fait arrivés à Esperance en début de soirée, après 650km parcourus depuis notre aire de repos !

Le petit message de service sera donc celui-ci : merci de noter que 7H nous séparent dorénavant de vous (et non plus 10).

Le bout de la nationale, qui comporte le plus long tronçon de route en ligne droite d’Australie (147km), fut le plus plaisant car nous avons vu de magnifiques plaines arides couvertes de sable rouge, des lacs salés asséchés, ainsi que des champs de houblon à perte de vue.

Vous vous imaginez donc qu’après ces décors de sécheresse, la petite ville balnéaire d’Esperance nous est apparue comme une oasis où nous comptons bien rester quelques jours !

A bientôt pour la suite de l’histoire !